Nul ne peut nier l’effet désastreux de la pandémie du Covid-19 sur l’ensemble des entreprises grandes ou petites, mais les TPME ont subi malheureusement le plus de coups vu leur structure fragile.
Nous vous présenterons, dans le cadre de cette étude, un aperçu sur les effets qu’a eu la pandémie sur les entreprises marocaines, et par la suite, nous étalerons avec une panoplie de mesures d’accompagnement et de conseil proposées par les organismes de conseil et soutenues par le gouvernement au profit des entreprises marocaines.
Les effets du Covid-19 sur l’activité des entreprises
Au début d’avril 2020, près de 142000 entreprises, soit 57% de l’ensemble des entreprises, ont déclaré avoir arrêté définitivement ou temporairement leurs activités. Sur ce total, plus de 135000 entreprises ont dû suspendre temporairement leurs activités tandis que 6300 ont cessé leurs activités de manière définitive. Par catégorie d’entreprises, les TPE (très petites entreprises) représentent 72%, les PME (petites et moyennes entreprises) 26% et les GE (grandes entreprises) 2% des entreprises en arrêt d’activité de façon temporaire ou définitive.
Selon une étude réalisée par la délégation de l’Union Européenne au Maroc, les secteurs les plus touchés par cette crise sont l’hébergement et la restauration avec 89% d’entreprises en arrêt, les industries textiles et du cuir et les industries métalliques et mécaniques avec 76% et 73%, respectivement, ainsi que le secteur de la construction avec près de 60% des entreprises en arrêt.
- Tourisme :
La Confédération nationale du tourisme (CNT) a évalué l’impact de la crise Covid-19 à 34,1 milliards de DH de perte en termes de chiffre d’affaires touristiques en 2020 et de 14 milliards de DH de perte en termes de chiffre d’affaires pour l’hôtellerie, pour une chute globale de près de 6 millions de touristes (-98%), qui occasionneront une perte totale de 11,6 millions de nuitées. La même source ajoute que pas moins de 500 000 emplois et 8 500 entreprises seraient menacés, dont des entreprises d’hébergement touristiques classées, des entreprises de restauration touristique, des agences de voyages, des sociétés de transport touristique et des sociétés de location de voitures. Elle cite également la banque CFG qui a, pour sa part, estimé les effets d’une baisse des arrivées touristiques à 39% en 2020 et des nuitées à 30% par rapport à 2019, en supposant que la contre-performance des touristes étrangers serait partiellement compensée par la performance des touristes nationaux.
- Transport
Le transport aérien souffre des mesures de précaution appliquées et de la baisse de la demande. L’étude rappelle, dans ce cadre, les estimations de l’Association internationale du transport aérien IATA qui évalue les pertes provoquées par le Covid-19 d’une part à 4,9 millions de passagers en moins et un manque à gagner de 728 millions de dollars. En plus des emplois menacés (plus de 225 000). Les transports routier et ferroviaire n’échappent pas à la crise avec l’interdiction, dans l’ensemble du pays, de la circulation des véhicules de transport de voyageurs depuis le 24 mars. Pour ce qui est du transport international des marchandises, certains opérateurs mettent l’accent sur une hausse de prix variant entre 50% et 75% au niveau du transport routier, correspondant à un surplus variant entre 2100 euros et 3 500 euros par livraison.
- Automobile
Actuellement à l’arrêt suite aux décisions prises par Renault et PSA, locomotives du secteur automobile au Maroc, de suspendre temporairement leur activité dans le pays depuis le 19 mars, note les percepteurs de l’étude. Une suspension qui pourrait avoir des répercussions sur les 180000 individus employés par cette industrie, les 250 équipementiers automobiles opérant au Maroc autour de neuf écosystèmes (Câblage, intérieur véhicules & sièges, métal emboutissage, batterie, PSA, moteurs, Renault, Delphi et Valeo), fait savoir l’étude.
La crise actuelle risque aussi de compromettre les objectifs annoncés par le Ministre de l’industrie d’atteindre une capacité de production annuelle de 1 million de véhicules d’ici 2022 et d’un chiffre d’affaires à l’export de 100 milliards de DH. Autre conséquence : les ventes nationales de véhicules devraient accuser une baisse compte tenu de la faible propension à la consommation en biens durables par la population marocaine et le report du salon Auto Expo initialement prévu pour juin 2020, ajoute l’étude.
Les différents plans de relance Post COVID :
Le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique a lancé une offre de conseil et d’expertise technique au profit des TPME industrielles pour les accompagner dans la gestion des difficultés induites par la pandémie du Covid-19 et la préparation des plans de relance de leurs activités.
En effet le Ministère de l’industrie, a annoncé que les TPME peuvent bénéficier, à travers Maroc PME, d’une prise en charge de 80% du coût de l’accompagnement par une expertise spécialisée à l’élaboration et au déploiement de leur plan de continuité et de relance. Cette offre d’accompagnement permettra aux TPME de faire face à l’impact de la crise COVID-19, tant au niveau de la continuité des activités que de la préservation de la sécurité et de la santé des ressources humaines. Elle permet, en outre, aux TPME bénéficiaires d’envisager les meilleurs choix de repositionnement stratégique et de relance d’activité.
Ainsi, cet accompagnement porte sur 6 axes :
- La préparation des plans de gestion de la crise et de relance
- La gestion des liquidités et du financement
- L’accompagnement du dirigeant et des Ressources Humaines
- La sécurisation et le développement des ventes
- L’optimisation de la production et de la supply chain
- La transformation numérique de l’entreprise
Le déploiement des mesures de relance au sein de l’entreprise :
Afin de s’assurer que les mesures de relance seront déployées par les entreprises nationales, l’Etat a préconisé de faire recours aux organismes de conseil pour que les entreprises relancent leurs activités, pourquoi ? Pour le faire le plutôt possible, parce que les cabinets de conseil peuvent assurer le déploiement efficace de ces actions en mettant à la disposition des entreprises bénéficiaires les meilleures pratiques tirées de leur expérience.
La déclinaison des programmes gouvernementaux de relance post COVID en offres d’expertise technique et de conseil a suivi un schéma à la fois logique et opérationnel.
Partant du besoin effectif de l’entreprise et tenant compte des exigences de la conjoncture et des spécificités du secteur d’activité, les offres d’accompagnement se sont formalisées comme suit :
Diagnostic d’impact pendant et après COVID 19 :
Mesurer l’impact de la pandémie sur l’activité de l’entreprise et ses différentes fonctions afin de d’aider son management à établir un plan de continuité d’activité (PCA) et ceci à travers :
- Diagnostic des risques spécifiques au COVID-19.
- Diagnostic des plans de crise et de continuité d’activité et identification des axes d’amélioration.
- Conception et planification de la stratégie de continuité d’activité
- Participation à l’organisation, la structuration et au coaching de la cellule de crise pour suivre l’évolution de la situation et des risques, piloter la mise en place des mesures et communiquer.
- Formation des équipes.
Coaching :
Pour accompagner les entreprises à établir un PCA et prendre les décisions nécessaires pour réaliser ce plan et agir efficacement pour la reprise de l’activité, le coaching des décideurs et de leurs équipes s’est avéré d’une importance cruciale.
L’élaboration d’un plan de continuité d’activité impose au préalable une action spécifique de communication visant à sensibiliser l’organisation à la gestion du risque et à la continuité d’activité, et à préparer la conduite du changement.
Réalisation du PCA :
Les organismes de conseil accompagnent les entreprises dans le cadre des différents programmes mises en vigueur par le gouvernement pour mettre en place des actions visant la structuration de l’entreprise et ceci via :
- La mise en place des normes systèmes, métiers ou produit,
- L’amélioration des performances opérationnelles,
- La mise en place d’un Système d’information,
- Elaboration d’un projet d’investissement avec une étude de faisabilité et un business plan,
- Mise en place des projets de croissance verte ou d’innovation industrielle.
Assistance au redressement financier de l’entreprise :
Rétablissement de la trésorerie, optimisation de la gestion de trésorerie afin de redémarrer votre activité ainsi que l’élaboration de votre plan de financement.
L’accompagnement se manifestera alors par la réalisation d’un audit financier qui demeure l’outil de base devant permettre l’appréciation de l’état de santé actuel et passé de l’entreprise et partant à porter un jugement valable sur ses capacités et son potentiel de développement futur.
Réorganisation de la structure RH :
Réorganiser les activités de l’entreprise selon les ressources humaines disponibles ainsi que proposer un nouveau schéma d’organisation RH tenant compte de toutes les contraintes liées à la crise COVID 19.
Il s’agit d’identifier les positions de travail clés pour la continuité des activités essentielles, les positions de travail à maintenir et les dispositions pour y arriver (suppléance du personnel, mécanismes d’astreinte, possibilité de travail occasionnel à distance…), les dispositifs techniques nécessaires (locaux, moyens d’accès, outils de travail, moyens de télécommunication, sécurité informatique, accès à la base de connaissance…), les moyens humains (formation, sensibilisation,..) et les dispositifs réglementaires (contrat de travail, convention collective, responsabilités…).
Aujourd’hui la mission des organismes de conseil va au-delà de la mise en place et l’exécution des plans de continuité ; notre mission est d’instaurer une culture de la gestion voire l’anticipation des risques auprès des entrepreneurs marocains surtout que la conjoncture pandémique est toujours d’actualité et que depuis les attentats du 11 Septembre 2001, le monde économique ne cesse d’avoir des crises politiques et économiques.
Veiller sur la prise de conscience sur le management des risques par les décideurs et les former sur les techniques, d’anticipation et de calcul des risques et les accompagner pour mettre en place un plan d’action pour en faire face est notre challenge à nous la communauté des consultants.
Consultants B-STRAT
Mars 2021